mercredi 16 mai 2007

CANNES

LES COULISSES DE CANNES


Pour son 60ème Festival, Cannes accueille une nouvelle fois tout le fleuron du 7ème art international...


Pour cette édition anniversaire, il était nécessaire pour mes coéquipières et moi-même de ne plus être de simples festivalières festoyant allègrement et gracieusement, mais de participer activement, en véritables professionnelles, aux festivités cannoises.


La transition pouvait paraître rude. Il a donc fallu trouver un compromis astucieux : travailler tout en restant de parfaites fêtardes !


C'est chose faite puisque sur le site de MK2, vous pourrez retrouver toutes nos activités nocturnes et festives quotidiennes ! Les vidéos des soirées immanquables de la croisette se trouvent dans le blog du site intitulé "Hors Champ" (comprendre le off, le censuré, les coulisses, en un mot tout ce que les médias ne vous montrent pas sur Cannes et son festival).


Départ jeudi pour un festival de folie...

mardi 17 avril 2007

FESTIVAL DU CINEMA BRESILIEN


9ème Festival du Cinéma Brésilien de Paris

Pour rester encore un peu dans l'ambiance brésilienne, voici l'événement incontournable pour tous les amoureux du 7ème art et du Brésil :
Le festival du Cinéma Brésilien de Paris, organisé par l'association Jangada.
En avant-goût, quelques films événements à l’affiche : Antônia de Tata Amaral, O ano em que meus pais sairam de férias de Cao Hamburger, Zuzu Angel de Sérgio Rezende, Fabricando Tom Zé de Decio Matos Jr… et bien d’autres surprises !!

A retenir, les deux lieux du festival :

Cinéma L’Arlequin :
films de fiction, en compétition et hors compétition du 25 avril au 1er mai
76 rue de Rennes
75 006 Paris

Cinéma Le Latina :
le meilleur du documentaire brésilien
du 2 au 8 mai
20 rue du Temple
75 004 Paris

Renseignements : 01 55 26 98 50
Contact presse : binta@jangada.org

dimanche 1 avril 2007

Samba de bençao

SAMBA DE BENCAO


Seul billet vraiment personnel, il était important pour moi d'introduire d'une quelconque manière ma fascination pour la culture brésilienne. J'ai donc tenu à présenter cette vidéo de Pierre Barouh et Baden Powell interprétant "Samba Saravah", version française de "Samba de Bençao" du poète et musicien Vinicius de Moraes, qui rend hommage aux principales figures de la chanson populaire brésilienne.


Pierre Barouh, c'est l'interprète de la bande originale d'"Un homme et une femme" de Lelouch, mais c'est surtout le créateur du label Saravah*, et un inconditionnel du Brésil, ami des plus grands comme Vinicius, Chico Buarque, Pixinguinha et surtout Baden Powell.


La fameuse phrase de Vinicius de Moraes : A vida e arte de encontro, la vie c’est l’art des rencontres" s'applique parfaitement à la vie de Pierre Barouh, qui rencontra Vinicius et Baden à Paris, après un voyage à Rio de Janeiro d'où il rentrait bredouille. De ces amitiés, des chansons et des interprétations inoubliables virent le jour...


"Samba Saravah" raconte l'origine de la samba, détaille ce qui caractérise ce rythme, cite les plus grands noms. L'amitié quasi fraternelle qui unissait Pierre Barouh au grand guitariste Baden Powell transparaît dans cet extrait. Il s'agit pour moi de la plus belle et douce des chansons, et je suis ravie d'avoir pu retrouver la vidéo de cette interprétation que j'avais en enregistrement sonore uniquement.
*: En brésilien, Sarava est une forme de bénédiction pour remercier les morts et les vivants confondus. Dans son orthographe originelle Sarava ne prend pas de h, c'est Barouh qui a rajouté en clin d’œil la dernière consonne de son propre nom.
VG
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dimanche 25 mars 2007

LES FRAGMENTS D'ANTONIN


Les Fragments d’Antonin
Réalisé par Gabriel Le Bomin
Avec Grégori Dérangère, Anouk Grinberg, Aurélien Recoing


1919. Antonin est revenu de la guerre sans blessure apparente. Pourtant, cet homme souffre. Sa blessure à lui est intime, intérieure, enfouie. Le professeur Labrousse, pionnier dans le traitement des chocs traumatiques de guerre se passionne pour son cas. Sa méthode, nouvelle et controversée, consiste à lui faire revivre les moments les plus intenses de sa guerre afin de l’en libérer.


Souvenirs de l’Enfer, Enfer du souvenir

Dans le cadre du 17ème Festival de films organisé par Images d’Ailleurs, « Les Fragments d’Antonin » s’inscrit parfaitement dans une programmation orientée autour du « Cinéma et de la Psychiatrie ».
Film magnifique et bouleversant qui traite des chocs traumatiques avec une puissance incroyable, « Les Fragments d’Antonin » distille de véritables réflexions sur le mal et l’horreur subis par les hommes pendant la guerre, et les traumatismes qui leur sont liés.
Antonin nous parle en off de la première journée de combat et du sentiment patriotique fort qui s’en dégage. De la fierté en somme. Puis la fierté fait place à l’horreur du quotidien, les compagnons deviennent des corps sans vie, et l’on s’échange de mains en mains une fiole d’alcool pour se donner du courage avant de donner l’assaut, de partir sous les balles et les bombes, de perdre la vie ou de tuer. Et cela devient du dégoût, de la culpabilité. Car ces hommes, les hommes, ne sont pas préparés à tuer, à devenir des bêtes assoiffées de sang. Alors lorsqu’il s’agit de tuer un jeune allemand dans les tranchées, Ernst, ou lorsqu’il est question de fusiller un compagnon pour l’exemple, Simon, ce sont autant d’évènements traumatisants et cauchemardesques qui hantent l’esprit à jamais. Pour tous ces morts, cette violence, Antonin souffre de reviviscences à l’infini. Il répète inlassablement les gestes de l’horreur, les noms de l'ignominie. Ceux qui l’ont marqué à jamais, comme des plaies ouvertes et purulentes, impossibles à cicatriser. Seule la douceur de Madeleine, jeune infirmière qu’il a aimée, lui revient de manière obsessionnelle certes, mais presque salvatrice.
Dans le service du docteur Labrousse, nous observons des corps marqués, affaissés, courbés par le poids de la culpabilité et de la douleur…des corps qui extériorisent les douleurs psychologiques si profondément ancrées.
Et même le docteur Labrousse, passionné par le cas d’Antonin, a vécu un traumatisme lié à cette guerre. Son fils unique, musicien, est mort au combat. Et la douce musique d’Erik Satie, jouée sur le gramophone de Labrousse, nous rappelle combien lui-même se perd dans la souffrance du souvenir. Car l’interprétation passée en boucle est celle de son fils décédé.

Combien de temps faut-il à un homme pour se construire ? Combien faut-il de temps à un autre pour le détruire ? Quelles sont nos limites face à l’insupportable, à l’horreur, à l’inhumain ?
La virtuosité de la mise en scène s’accompagne d’un montage morcelé, fragmenté. Nous pénétrons progressivement dans l’esprit et l’univers d’Antonin, nourris de souvenirs douloureux, et traumatisants. Cette construction fragmentaire s’organise autour des séances mises en place pour affranchir Antonin de ses angoisses paralysantes et morbides. A partir de divers stimuli, Antonin plonge et nous plonge dans ce passé si récent. D’abord par bribes, images et associations d’idées, sensations retrouvées. De là surgit son histoire, se dessine sa guerre. Les méandres de l’esprit d’Antonin se font petit à petit moins opaques et nous comprenons les blessures enfouies de son âme.
Ce premier film de Gabriel Le Bomin, au ton personnel, est une véritable réussite, grâce à la performance habitée de Grégori Dérangère notamment, mais aussi celle des autres acteurs. Loin des clichés et codes propres aux films de guerre, « Les Fragments d’Antonin » propose un regard neuf et décalé, mais surtout profondément humain sur les traumatismes psychologiques liés aux guerres.
Le souvenir de ce film marquera durablement nos esprits…

VG

CINEMA ET PSYCHIATRIE


17ème Festival de films du cinéma Images d'Ailleurs


Pour son 17 ème festival du film, le cinéma Images d'Ailleurs, lieu mythique à présent de la diversité culturelle cinématographique, propose d'explorer un sujet particulièrement sensible : la psychiatrie.


En effet, du 20 au 28 mars, une large sélection de près de 60 films aborde les différentes formes de représentation mais aussi du traitement de la maladie mentale. Une manière efficace de montrer comment les maladies liées à l'esprit sont traitées et perçues à travers le monde.

Films et documentaires, voici quelques oeuvres présentées lors du festival "Cinéma et Psychiatrie" :


'Titicut Follies', de Frederic Wiseman
'1914, la folie', de Annie Vacelet
'Quand tombent les murs de l'asile', de Youki Vattier
'Le goût de la vie', de Bernard et Michèle Dal Molin
'Le sixième sens', de Night Shyamalan
'Requiem', d'Hans Christian Schmid
'Les fragments d'Antonin', de Gabriel Le Bomin
'The Truman show', de Peter Weir


Images d'Ailleurs propose comme à son habitude des tables rondes et des conférences avec d'éminents spécialistes, pour mieux comprendre et nous éclairer sur la psychiatrie d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Une exposition de photos et de peintures enrichira également ce festival pas comme les autres.


Films surprenants et bouleversants, la programmation d'Images d'Ailleurs nous plonge dans les méandres de l'esprit...au tarif unique de 5 euros !


Pour retrouver la programmation complète du festival, cliquer ici.



CINEMA IMAGES D'AILLEURS
21 rue de la Clef
75005 PARIS
Métro : Censier-Daubenton


lundi 19 mars 2007

PRINTEMPS DU CINEMA


Le Printemps du Cinéma


3 jours à 3,50 euros !


Comme chaque année depuis maintenant 8 ans, n'oubliez pas de profiter des salles obscures à 3,50 euros pendant trois jours, du dimanche 18 mars au mardi 20 mars 2007. Pour retrouver le programme complet de ce rendez-vous annuel si sympathique, cliquer ici.


DAFT PUNK FAIT SON CINEMA


DAFT PUNK AU PANTHEON


A partir du samedi 24 mars et ce chaque samedi à 00h, le Panthéon diffusera en exclusivité le film ELECTROMA, explorations visuelles, sans dialogues mais musicales de deux robots, réalisé par Daft Punk, qui avait été présenté lors du dernier festival de Cannes.


13, rue Victor-Cousin, M° Luxembourg


Pour voir la bande annonce du film : www.youtube.com/watch?v=dzN6eFPx-B4

samedi 10 mars 2007

HISTOIRE D'EN RIRE

"Histoires d'en rire - Documentaire et humour"

Tous les dimanches du 18 février au 22 avril 2007
au Cinéma des Cinéastes


Le cinéma du réel peut-il faire rire ? Idée farfelue que de prêter au documentaire, genre sérieux en apparence, des intentions humoristiques. Pourtant, si l'humour franc de la farce, du gag, de la comédie loufoque ou du burlesque appartiennent plutôt au registre de la fiction, il existe bien un humour de rupture, plus grinçant, plus critique, plus distancié qui convient bien à une vocation subversive du documentaire. Certes, la palette des réactions provoquées par l'humour est vaste, et celui-ci déclenchera plus souvent le sourire amusé que la franche hilarité chez le spectateur de documentaire. Irréductible à un genre, l'humour est en effet souvent diffus et se glisse subtilement dans des films qui revêtent une variété de tons.
L'occasion de mesurer combien l'humour pose les questions cruciales qui sont au coeur de la démarche documentaire : celle de la distance entre filmeur et filmé, de la confiance dans la relation entre le cinéaste, le personnage et le spectateur. Mais par définition, dans le documentaire, l'humour n'est pas toujours programmé : le hasard peut parfois faire naître une situation comique. Cependant, les choix de réalisation restent décisifs pour provoquer l'humour et certains cinéastes pratiquent avec talent cet art de la rupture, de l'écart, du décalage et introduisent ainsi, via le travail d'écriture et de montage, un ton que la réalité seule n'aurait pas livré.
Ce cycle documentaire est l'occasion de découvrir ou redécouvrir des cinéastes comme Agnès Varda, Frederick Wiseman, Keith Fulton & Louis Pepe, Jacqueline Veuve, Georgi Lazarevski ou encore Jean-Stéphane Bron.
Alors n'hésitez pas une seconde, RIEZ !

"Histoires d'en rire"
au Cinéma des Cinéastes
7, avenue de Clichy 75017 Paris
Rens. : 01 53 42 40 20 / 01 40 38 04 00
http://www.doc-grandecran.fr

Séance plein tarif : 8,50 euros / Adhérent : 6,30 euros /
Séance de 11h : 6 euros / Forfait journée : 25 euros

CENT CINEASTES ET SANS PAPIERS

CENT CINEASTES ET SANS PAPIERS

Un collectif de cent cinéastes réalise un court-métrage d’une puissance incroyable sur les sans papiers. Bouleversant tout simplement.

Mobilisation de réalisateurs et comédiens contre les expulsions.

Une centaine de cinéastes de renom, qu’ils soient des pointures du cinéma d’auteur comme Arnaud Desplechin ou bien des habitués des têtes de box office, tel Patrice Leconte se sont mobilisés pour réaliser une pétition mais surtout un petit film collectif surprenant. Réalisateurs, mais aussi comédiens, comme Juliette Binoche, Josiane Balasko, ont donc décidé de se battre pour ceux qui n’ont pas de droits, pas de moyens. Ces étrangers sans-papiers qu’on oublie bien trop souvent.
Ainsi, depuis le 7 mars, un film de trois minutes circule dans toute la France, dans plus de 400 salles de cinéma. Une quinzaine d’enfants y témoigne, à visage découvert.
« Laissez nous grandir ici. Laissez nous grandir ici. Laissez nous grandir ici. »
Cette phrase, comme un leitmotiv, revient marteler l’esprit et hanter le spectateur. Sur fond noir, on assiste au défilé saisissant et poignant de ces petites têtes, filmées en gros plan, qui nous assènent leurs paroles comme des couperets, des piqûres de rappel.
Des mots d’enfants, des visages de jeunes qui disent leur peur. Mais lorsque la peur est évoquée, il s’agit de celle du quotidien, de leur quotidien d’immigrés sans papiers. Celles des hôtels meublés, des chambres de bonne. L’angoisse permanente d’être expulsés. Les séparations et les déchirures familiales. Et surtout, leur envie de continuer à vivre ici.
Le film incite aussi tous les français à signer la pétition.

« D’après une récente enquête d’opinion, 73 % des Français interrogés estiment qu’il faut régulariser les immigrés sans papiers qui ont un contrat de travail et/ou des enfants scolarisés en France. » (Télérama) Une cause bien plus populaire qu’on ne le croit…
Lorsqu’on sait qu’en janvier, du côté de République, de nombreuses familles ont été arrêtées au sortir des Restos du Cœur, on s’indigne évidemment.
Lorsqu’on apprend qu’il est maintenant permis aux autorités de venir chercher les sans papiers directement dans les centres du Samu Social, on crie à l’ignominie…
Enfin, lorsqu’un Ministère de l’Immigration et de l’Identité Nationale pourrait être créé, on est en droit de craindre d’autres dérives inhumaines…
VG

Laissez-les grandir ici
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samedi 24 février 2007

LA VIE DES AUTRES

LA VIE DES AUTRES
Réalisé par Florian Henckel Von Donnersmarck
Avec Ulrich Mühe, Sebastien Koch, Martina Gedeck
Sortie le 31 janvier 2007
Prix du Meilleur Film et du Meilleur Scénario aux European Film Awards en 2006



La passion quasi obsessionnelle d’un agent de la STASI pour un couple d’intellectuels, dans l’Allemagne des années 80, à Berlin-Est.


En 1984, (l’allusion à Orwell et son Big Brother semble ici évidente) à Berlin-Est, Gerd Wiesler (Ulrich Mühe) est officier de la Stasi, autrement dit, du service de contre-espionnage du régime communiste de la République Démocratique Allemande. Chargé de la surveillance de Georg Dreymann (Sebastien Koch), brillant auteur de théâtre soupçonné d’insoumission aux idées de l’Etat, Wiesler découvre qu’il est au cœur d’une intrigue orchestrée par le Ministre de la Culture pour éliminer Dreymann et séduire sa femme, l’actrice Christa Maria Sieland.
Célibataire et sans vie privée, Wiesler va s’initier à l’art, au monde des idées et à la passion, sphères qui lui étaient jusqu’alors totalement inconnues. Il oublie peu à peu son devoir, admirant de manière obsessionnelle ce couple et cet écrivain. Pris d’empathie pour ces (ses) victimes, il omet un jour volontairement de faire état dans son rapport d’un article écrit par Dreymann sur la fréquence suspecte des suicides d’intellectuels en RDA…

La fièvre de l’histoire gagne le cinéma allemand : après La Chute, Goodbye Lenin, et Sophie Scholl, un nouveau film historique, à valeur documentaire envahit nos écrans. La Vie des Autres (Das Leben der Anderen) dénonce l’état dictatorial établi à Berlin-Est. Témoignage éclairant sur les dégâts causés par la Stasi dans l’univers de l’Art et des intellectuels, dans un état qui a érigé la paranoïa et la surveillance en système comme nul autre.

D’une richesse historique incontestable, il serait pourtant réducteur de limiter la force de ce film à son seul intérêt documentaire. C’est en effet bien davantage une réflexion profonde sur la nature humaine qui est abordée dans La Vie des Autres. Car l’une des particularités des différents régimes totalitaires est de révéler la nature profonde de l’Homme. Or l’ensemble des personnages représentés, ainsi que leur choix, offrent un panel des caractéristiques de l’être humain, et mettent en exergue nos pires instincts : l’ambition, la convoitise, la peur, la lâcheté, le renoncement…

Nul besoin de dramatisation ni de fioritures ici. La retenue, le dénuement, et la simplicité suffisent à insuffler cette force si bouleversante. Cette même force qui permet de passer du thriller d’espionnage, au mélodrame, en passant par le conte philosophique. Et bien entendu en évitant l’écueil du pathos et de la complaisance. Du manichéisme rassurant aussi.
De cette simplicité exemplaire, nous noterons au passage le jeu incroyable des acteurs, qui servent un scénario admirablement bien ficelé : Ulrich Mühe, en agent de la Stasi découvrant son humanité, qui s’était déjà imposé dans les films de Michael Haneke comme Funny Games. Egalement le magnifique Sebastien Koch, qu’on avait remarqué il y a peu de temps dans Black Book de Paul Verhoeven.
Il s’agit d’une démonstration impeccable, époustouflante, mais non pas parfaite. Car la perfection pourrait agacer et laisser indifférent. Or ce sont mille sentiments qui envahissent le spectateur. Ces mêmes sentiments qui rendent les mots inutiles et superflus… La Vie des Autres bouleverse, résonne en nous et impose le silence, celui du respect.
Chapeau bas au cinéma allemand pour son renouveau et pour les moments de grâce qu’il nous offre.

VG

mercredi 21 février 2007

32eme CEREMONIE DES CESARS



LES CESAR DU CINEMA

La 32ème cérémonie des César se déroulera le samedi 24 février 2007, au Théâtre du Châtelet à Paris. Pour la deuxième année consécutive, c'est Valérie Lemercier qui présentera cet éminent rendez-vous du 7ème art français. Claude Brasseur sera quant à lui le président d'honneur.
Rappelons pour information qu'en 2006 "De Battre mon coeur s'est arrêté" s'était imposé en remportant pas moins de huit césar, dont celui du meilleur film.
VG

lundi 19 février 2007

LE DERNIER ROI D'ECOSSE

LE DERNIER ROI D'ECOSSE
Réalisé par Kevin Macdonald
Avec Forest Whitaker, Gillian Anderson, James McAvoy
Sortie le 14 février 2007


Voici une vidéo intitulée "Behind the Scenes"...
Pour en connaître davantage sur le film, avant d'aller le voir bien évidemment.
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lundi 12 février 2007

DAVID LYNCH

INTERVIEW DAVID LYNCH
Suite à la sortie d'Inland Empire le 7 février dernier, voici une interview originale de David Lynch. Pour en savoir plus sur Thomas Clément, l'intervieweur, n'hésitez pas à vous rendre sur son site.
En attendant, bienvenue dans l'univers de Monsieur Lynch :


David Lynch
envoyé par clemtom
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vendredi 9 février 2007

AZUL

Bande annonce du film espagnol AZUL, réalisé par Daniel Sanchez Arévalo.
Sortie le 28 février 2007.

Bande Annonce du film AZUL

HOW TO SHOWER : MEN VS WOMEN

Parce que ça m'amuse tout simplement...

How to Shower: Men vs Women

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jeudi 8 février 2007

JUSTE UNE FOIS


JUSTE UNE FOIS

Ecrit et réalisé par Bobcat Goldthwait

Avec Melinda Page Hamilton, Bryce Johnson, Geoff Pierson, Colby French...

Sortie le 21 février 2007



Amy est une jolie jeune femme comblée par une famille aimante et un fiancé très épris. Les problèmes surviennent lorsque ledit fiancé insiste pour qu’ils partagent leurs plus intimes secrets, ceux qu’ils n’ont révélés à personne d’autre. Mais en révélant son plus lourd secret, Amy voit son univers s’écrouler…

Petit traité sur l’éloge du mensonge


Dans une Amérique puritaine et croyante, où les valeurs judéo-chrétiennes font rage, il est de bon ton entre futurs époux d’être parfaitement honnêtes et authentiques, afin de ne pas dévoyer les valeurs sacrées du mariage. Amen ! On oppose d’ailleurs ordinairement la sincérité à l'hypocrisie et au mensonge, termes qui ont une connotation négative au plan moral. Kant, dans l'opuscule Sur un prétendu droit de mentir par humanité, va même jusqu’à défendre l'universalité du devoir de vérité. Il continue en ajoutant que si l’on ne dit pas la vérité, on commet une injustice envers la morale. Morale fondée par l’homme, œuvre de sa raison et qui le distingue de l’animal. Agir contre la morale c'est donc porter atteinte à l'humanité elle-même. Dès lors le mensonge (même par omission) nuit à l'humanité et donc à autrui. Ce même mensonge le réduit à l’animalité aussi (nos amis les bêtes).
La position de Kant nous semble aujourd'hui insoutenable. En réalité, nous savons bien que tout dépend des circonstances et que la règle morale appliquée universellement, ici, le serait aveuglément.
Juste une fois invite donc à bien réfléchir et parfois à favoriser le mensonge. A quoi cela sert-il en effet de se flageller et de s’envoyer au pugilat, pour une erreur…de jeunesse ? Pour que 30 millions d’amis ne devienne pas 30 millions d’ennemis, il semble parfois préférable de taire certains pans de sa vie…

Sur les traces de J.W.

Juste une fois
est un vrai régal et ce, dès la première scène ! L’âme de John Waters y insuffle son énergie, entre le trash choquant et le carrément décalé. Celle qui fait sourire, voire rire, qui gêne ou fait grincer. En un mot, de l’esprit très, mais alors vraiment très mal placé. Génial me direz-vous ! Mais comme le titre français l’indique, la transgression initiale ne sera que l’unique moment politiquement très incorrect du film. Car malheureusement ce dernier dérape et n’arrive finalement pas à éviter l’écueil de la comédie sentimentale simplette aux rebondissements sirupeux. Avec parfois même, un étrange oscillement vers la gravité et la tragédie.
La carte de l’humour n’est alors pas suffisamment exploitée. C’est bien dommage. D’autant que ce premier film, tourné avec une caméra numérique pour quasiment rien, part d’un postulat scénaristique simple et pourtant très efficace : toute vérité est-elle bonne à dire ? Doit-on tout partager avec son conjoint, même les pires choses que l’on ait commises ? Le spectateur, complice forcé d’Amy, participe alors avec hilarité à l’enchaînement de réactions qui suit l’aveu de l’abominable !

On retiendra la prestation des acteurs, tous de formidables inconnus, et surtout la pétillante et malicieuse Melinda Page Hamilton, dont le visage angélique détonne avec ses actes, disons…euh, crades !
Cette comédie délibérément très incorrecte torpille les valeurs de l’Amérique actuelle, puisqu’on s’y drogue, on y jure, et surtout, on y…(BIP). Cela séduira évidemment. La fraîcheur qui s’en dégage séduira encore plus et laisse entrevoir un bel avenir au renouveau du cinéma indépendant américain.
Et nous, on préfère ne pas vous mentir : si vous n’allez pas voir le long-métrage de votre vie, qu’il est bon d’assister à un film-ovni à l’humour débridé !

VG

lundi 5 février 2007

DAVID LYNCH AU MAJESTIC


DAVID LYNCH AU MAJESTIC

Lynch s'invite au Majestic le mardi 6 février dès 20h !

Soirée spéciale consacrée au plus fascinant et délirant des cinéastes indépendants...


Juste avant la sortie le mercredi 7 février de son dernier opus, Inland Empire, dont on dit qu'il est le chapitre le plus tordu de sa filmographie labyrinthique, le Majesctic Bastille propose de revisiter deux films essentiels de la carrière du maître : Blue Velvet et Sailor & Lula.

Essentiels, parce qu'ils caractérisent parfaitement l'univers lynchien. Un monde fait d'ellipses, de mises en abymes, d'histoires de doubles antithétiques, et d'interdits...

Cycle des indépendants : soirée David Lynch
Le mardi 6 février au Majestic Bastille (4 boulevard Richard Lenoir, Paris 11e, M° Bastille)Tarif : 12€

BEAT KINGS : THE HISTORY OF HIP HOP



BEAT KINGS: THE HISTORY OF HIP HOP


Ce documentaire produit par Mathematics, producteur du Wu Tang est disponible depuis fin janvier. Beat Kings fait la chronique de l’histoire des productions et des beats Hip Hop à travers des interviews de Kanye West, Just Blaze, Havoc, The Alchemist, Swizz Beatz, RZA, DJ Premier, Pete Rock, Marley Marl et beaucoup d’autres encore. Sans le producteur, le MC ne vaut rien, nous conduit le reportage. Le 1er février sont ensuite sortis des rééditions du DVD accompagnées d’une compilation appelée Wu Tang and Friends : Unreleased contenant des enregistrements rares, des remixes et des tracks inédits du groupe. Un nouvel album du Wu intitule 8 Diagrams est prévu pour cet été.
Des extraits du DVD ici

mercredi 31 janvier 2007

CINE-MANGA INTERACTIF


CINE-MANGA INTERACTIF



Les CAHIERS DU CINEMA et TAKESHI KITANO proposent au cinéaste qui sommeille en nous de participer à la création collective d'un Ciné-Manga Intéractif, proposé sur le site des Cahiers du Cinéma. Original et ludique.


Pour chaque parution d'un numéro "double zéro", Les Cahiers du Cinéma ont maintenant pris l'habitude d'inviter un réalisateur de renom. Après Martin Scorcese et Wim Wenders, Takeshi Kitano s'y colle pour le numéro 600. Avec lui, une idée, un concept. Généreux, original et ludique. Un jeu qui convie d'autres réalisateurs mais également les lecteurs des Cahiers, et les internautes à réaliser un ciné-manga.

Comment ?
Le principe est simple. A partir de 69 photos prises par M. Kitano lui-même, chacun compose un mini-récit en assemblant quatre de ces photos à sa convenance, et en ajoutant un court texte de légende.
Takeshi Kitano a réalisé 14 planches sur ce principe. D'autres cinéastes (Olivier Assayas, Catherine Breillat, Gus Van Sant...) ont été conviés et se sont livrés avec plaisir au jeu, réalisant parfois plus d'une proposition.
Au final, 30 fictions (poétiques, énigmatiques, humoristiques) séléctionnées se rencontreront dans ce livre collector, pour composer ensemble un tableau du cinéma contemporain.

Libre à vous d'essayer !

VG

LE PARIS DU CINEMA ROUMAIN


LE PARIS DU CINEMA ROUMAIN


Une semaine dédiée au 7ème Art roumain au cinéma Le Latina
Du 30 janvier au 6 février 2007


C’est à l’occasion de l’entrée de la Roumanie dans l’Union Européenne que l’association culturelle ARTROUMAIN et LE LATINA, sous les auspices de l’Union Latine, s’unissent à nouveau pour célébrer la culture roumaine, avec le soutien du C.N.C. – Roumanie, de l’Ambassade de Roumanie en France, de la compagnie TAROM et de TVR International.Du 30 janvier au 6 février 2007, le grand public découvrira, à Paris, la prometteuse génération de cinéastes roumains. Les parisiens pourront apprécier une culture riche et variée grâce à un vaste programme :

• 7 longs métrages récents dont « 12h08 à l’Est de Bucarest » Caméra d’Or au dernier Festival de Cannes 2006, présenté par le critique Michel Ciment (revue Positif), en présence du réalisateur et de l’actrice Luminita Gheorghiu, et « La mort de Dante Lazarescu », Palmarès 2006 de Télérama, lors d’une soirée organisée en collaboration avec la revue Télérama.

• 2 programmes de courts métrages roumains, un programme de courts métrages moldaves et 3 programmes de documentaires.

• Une soirée exceptionnelle, en présence de Marie-José Nat et Pierre Brice, sera consacrée au film « Les Daces », péplum roumain réalisé en 1966 en coproduction avec la France.

• « Veronica », film musical pour enfants qui a marqué de nombreuses générations de Roumains sera programmé, en présence de l’actrice et chanteuse Margareta Pîslaru.

• Le public pourra également voir et revoir « Trahir » et « Train de vie », les premiers films de Radu Mihaileanu, présentés par Karine Tuil. Le réalisateur d’origine roumaine, Président d’honneur du festival, est entre autres l’auteur de « Va, vis et deviens », grand succès du publique et César du meilleur scénario en 2005.

• Alors que la presse de Los Angeles (dont on dit qu'elle préfigure parfois les nominations aux Oscars) vient de déclarer Luminita Gheorghiu pour « La Mort de Dante Lazarescu », Meilleure Actrice dans un second rôle, un hommage est rendu à cette grande actrice roumaine.

• De nombreuses séances seront accompagnées de rencontres avec les réalisateurs et les acteurs roumains (notamment la jeune et talentueuse Dorothea Petre).

• Autour du programme cinématographique seront proposées, également au Latina, une animation musicale en début de séance avec le violoniste Renato Kamhi et ses invités, la signature du roman Douce France (Grasset, 2007) par Karine Tuil, l’exposition Des paysages et des oiseux dans le Delta du Danube, photographies de Alexandre et Marie Beauquenne (30 janvier – 12 février), ou encore des dégustations de plats et de vins roumains.
Le Latina
20 rue du Temple
75004 PARIS
01.42.78.47.86

mardi 30 janvier 2007

TRUANDS


Truands

Réalisé par Frédéric Schoendoerffer

Avec Benoit Magimel, Philppe Caubère, Olivier Marchal...

Sortie le 17 janvier 2007

Dans l’univers du grand banditisme parisien, Claude Corti est le roi. Il règne en maître sur la prostitution, le trafic de drogues, de faux billets, les braquages, les vols de voitures… Mais bien sûr, sa position attise la convoitise de la jeune concurrence, de ces petits truands qui veulent tous devenir grands. Le caïd finit par tomber et doit passer quelques mois en prison. Juste assez pour que son royaume commence à décliner.

Dans cette observation froide et quasi clinique du phénomène, Frédéric Schoendoerffer oublie tout l’aspect psychologique, donnant par la même occasion à son film une absence totale de profondeur. Le spectateur est alors contraint de voir évoluer des personnages grotesques, dans la vulgarité, la violence extrême et non justifiée. Le tout servi par des plans clichés, et un montage aux frontières de l’étrange par moments. Vide, creux, ce film est avilissant et profondément misogyne.
Il nous rappelle juste combien nous vivons dans un monde machiste.
Que la femme n’est qu’un morceau de chair, un objet de luxure, un ornement. D’aucuns pourraient penser que c’est ainsi, et rire…Peut-être est-il préférable de s’insurger contre ce genre de démonstration, car porter un regard critique est une forme de courage dont ne sait manifestement pas faire preuve le réalisateur.
Quelles qu’aient pu être les intentions de départ (« mon ambition était de faire un « microcosmos chez les voyous » FS), le résultat est un sombre échec, avec une très mauvaise interprétation, à la limite du caricatural, de la part des protagonistes. Ombre d’autant plus importante que l’on sent une volonté d’être au plus près de la réalité.
Seul point positif, à aucun moment on n’éprouve une quelconque sympathie pour ces types, ni même une attirance pour le milieu.
Lorsque le cinéma français doit prendre des leçons du cinéma américain… Action !


VG

lundi 29 janvier 2007

BOBBY


BOBBY

Réalisé par Emilio Estevez

Avec Anthony Hopkins, Sharon Stone, Helen Hunt, Demi Moore, Harry Bellafonte, Laurence Fishburne, Christian Slater, Lindsay Lohan, Heather Graham, Ashton Kutcher, Joshua Jackson...

Sortie le 24 janvier 2007

1968…Après l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy en 1963, c’est au tour de Robert, alias Bobby, son cadet, de connaître un sort tristement identique.
1968 : La guerre du Vietnam fait rage et tue depuis bientôt quatre années. Martin Luther King avait un rêve et l’emporte avec lui, abattu sur le balcon d'un motel dans le Tennessee. L’Amérique, est synonyme de violences, de désillusions, de racisme. Après la disparition du Dr King, Bobby symbolise le renouveau, l’espoir, le seul et dernier rempart contre la barbarie ambiante. Celui qui combat l’injustice et les inégalités.
1968 : Révolution étudiante en France. Période de changements, de contestations. De bouleversements. Tragiques et historiques.
La vie de Robert Fitzgerald Kennedy a pris fin le 6 juin 1968, au Good Samaritan Hospital, après qu’un jeune Palestinien de 24 ans lui a tiré dans la tête la veille, à l’Hôte Ambassador à Los Angeles. Bobby, figure charismatique du Parti Démocrate, venait de remporter les élections primaires en Californie, et achevait à peine son discours pour célébrer la victoire.

Prenant cet événement dramatique comme point de départ de son long-métrage, l’acteur-réalisateur Emilio Estevez suit, dans Bobby, les destinées de ses protagonistes lors de la journée électorale du 4 juin 1968. Il est des rêves qui se brisent, des destins qui se croisent, des vies qui s’achèvent…
Un lieu : l’Hôtel Ambassador. Une effervescence particulière y règne, à quelques heures de la visite du sénateur Kennedy. Au cours de cette journée de préparatifs, une vingtaine de personnages vont se croiser, se heurter, et finalement être inéluctablement liés les uns aux autres par le drame.
Emilio Estevez a réuni devant sa caméra une distribution prestigieuse : Anthony Hopkins, Helen Hunt, Harry Bellafonte (disparu des écrans depuis Kansas City de Robert Altman en 1996), Laurence Fishburne, Christian Slater, Sharon Stone, Demi Moore, Lindsay Lohan (à l’affiche de The Last Show de Altman également), Heather Graham, Ashton Kutcher (l’Effet Papillon), Joshua Jackson…

Ces histoires, ces personnages s’entremêlent délicieusement. Certains ont plus d’intérêt et de profondeur que d’autres. Mais au-delà d’une quelconque réussite esthétique, ou bien scénaristique, c’est davantage par les thèmes évoqués et les échos provoqués chez le spectateur, quEmilio Estevez réalise un film brillant. Qui invite à la réflexion. Qui l’impose même.

Le film, dans un souci d’authenticité, et à la manière d’un documentaire, imbrique des extraits de discours de Robert F. Kennedy. Les paroles de Bobby se font entendre dès la scène d’ouverture. Violentes. Efficaces aussi. Et tellement d’actualité.
« Je ne veux pas faire partie de ces Etats-Unis, je ne veux pas faire partie de ce peuple américain, dont on dira dans quelques années, comme de Rome à son époque : « Ils ont fait un désert, et l’ont appelé paix. »
A l’heure des manifestations devant le Congrès à Washington contre le conflit en Irak, ces paroles sont lourdes de sens. Les engagements écologiques de Bobby le sont également au regard de la réunion d’experts climatiques mondiaux, qui s’est tenue à Paris aujourd’hui, pour définir l’ampleur du réchauffement de la planète…
Autant de questions soulevées qui ne sont pas sans résonances pour nous en période électorale. Pour finir, peut-être est-il utile de rappeler ces paroles de Robert F. Kennedy : « La violence engendre la violence. La répression engendre les représailles. » A bon entendeur…


VG

samedi 27 janvier 2007

FESTIVAL INTERNATIONAL DU COURT METRAGE




Direction Clermont-Ferrand cette fois pour la 29ème édition du Festival International du Court-Métrage du 26 janvier au 3 février 2007.
Cette année, trois compétitions mêlant argentique et numérique pour créer encore plus de richesse et de vitalité à la diversité, principe fondamental du court-métrage. Au programme, près de 200 films en compétition, sans compter des rétrospectives et panoramas pour le bonheur de tous.


Pour retrouver le programme et toutes les informations relatives à l’événement :

VG

mercredi 24 janvier 2007

57ème BERLINALE ( 8 - 18 février 2007 )



Février évoque les vacances scolaires et les pistes enneigées…C’est surtout le retour des grands festivals dans l’univers du 7ème art. Ainsi, la 57ème Berlinale se déroulera du 8 au 18 février prochain et proposera une sélection de 26 films, dont 19 projetés en avant-première mondiale et 22 en compétition.

La programmation étant à présent complète, nous pouvons dévoiler les quatre films français qui seront présentés :
- Angel de François Ozon
- La Môme d’Olivier Dahan où Marion Cotillard redonne vie à Edith Piaf
- Les Témoins d’André Téchiné
- Ne touchez pas la hache, réalisé par Jacques Rivette.

Le cinéma américain sera évidemment bien représenté pour cette berlinale avec par exemple :
- Letters from Iwo Jima de Clint Eastwood, la suite et version asiatique de la bataille d’Iwo Jima, après le magnifique Flag of our Fathers (Mémoires de nos pères)
- The Good German de Steven Soderbergh
- The Good Shepherd de Robert de Niro

Le cinéma asiatique ne sera pas non plus en reste avec la présence de réalisateurs talentueux comme le Coréen Park Chan-Wook (Old Boy) pour son nouveau film Sai Bo Gu Ji Man Gwen Chan A (« je suis un organisme cybernétique mais ça me va »).

Deux films d’Amérique Latine seront projetés en compétition officielle : El Otro d'Ariel Rotter et O Ano Em Que Meus Pais Sairam de Ferias ("L'Année où mes parents étaient en vacances") de Cao Hamburger.
Pour l'Europe, notons le concours de Stefan Ruzowitzky (Allemagne) avec Die Fälscher, celui de Saverio Costanzo (Italie) pour son film In Memoria Di Me. La Belgique sera représentée par Sam Garbarski avec Irina Palm et la République Tchèque par Jiri Menzel avec son long-métrage Obsluhoval Jsem Anglickeho Kralé (« j’ai servi le roi d’Angleterre »).

Le jury sera présidé par le réalisateur d'American Gigolo, Paul Schrader. A ses côtés, l'actrice réalisatrice palestinienne Hiam Habbas, l'acteur Allemand Mario Adorf, l'acteur Mexicain Gael Garcia Bernal, l'acteur Américain Willem Dafoe, le producteur Hongkongais Nansun Shi et la monteuse Danoise Molly Malene Stensgaard.
Nous pourrons également compter sur la présence de Robert de Niro, Matt Damon, Angelina Jolie, Georges Clooney et la britannique Marianne Faithfull sur le tapis rouge de cette 57ème berlinale.
A suivre…
VG

mardi 23 janvier 2007

dimanche 21 janvier 2007

PARS VITE ET REVIENS TARD


PARS VITE ET REVIENS TARD
Réalisé par Régis Wargnier, avec José Garcia, Olivier Gourmet, Michel Serrault, Marie Gillain, Lucas Belvaux
Genre : policier

Sortie le 24 janvier 2007

Le printemps revient sur la capitale. Pour l’instinctif et taciturne commissaire Adamsberg, l’arrivée des beaux jours n’augure rien de bon et il se méfie de ces montées de sève…
Et à raison, puisque Camille, sa « compagne à ellipses », le quitte. Un vent de malédiction se met au même moment à souffler sur Paris, avec l’apparition de mystérieux chiffres 4 inversés, peints sur les portes d’immeubles, et l’étrange annonce du retour d’un terrible fléau.
Lorsque les premiers corps noircis et nus sont retrouvés, l’inquiétude se fait ressentir et la capitale tremble d’effroi : et si l’épidémie de la peste s’abattait de nouveau sur Paris ?
Gogol, dans Les âmes mortes affirmait que « plus contagieuse que la peste, la peur se communique en un clin d’œil. » Régis Wargnier, le réalisateur d’Indochine, a bien étudié le phénomène et accomplit ici une jolie démonstration sur la propagation de la peur. En insistant sur l’importance de la rumeur. Le poids des média aussi.
En donnant vie à l’intrigue de la romancière, historienne et archéologue Fred Vargas, Wargnier s’est tourné vers le film policier, noir, haletant. José Garcia en commissaire Adamsberg est parfait de justesse, et rend compte de toute la complexité du héros des romans de Vargas. Michel Serrault est touchant comme à son habitude et Lucas Belvaux tire aussi son épingle du jeu en interprétant un second rôle vraiment réussi. Mais de tous les personnages de l’intrigue, le plus fascinant reste Paris. Capitale personnifiée dans le film, la ville est sublimée et prend vie sous nos yeux. Magnifique.
Au final, un film sombre, âpre…l’univers du polar dans toute sa splendeur !
Et pourtant, l’intrigue laisse à désirer. Du Vargas simplifié dirons-nous…on regrette surtout ces malheureuses scènes explicatives finales, qui trahissent un manque de subtilité dans la narration. On entre alors dans le surjoué et la performance des acteurs laisse sérieusement à désirer. Dommage…

Le Site officiel


VG

FESTIVAL CINEMA TELERAMA


FESTIVAL CINEMA TELERAMA
Du mercredi 17 janvier au mardi 23 janvier 2007

Pour la dixième édition du festival cinéma Télérama, la rédaction de notre hebdo favori a sélectionné la crème de la production cinématographique mondiale ! Un choix de premier plan pour nous permettre de rattraper le retard quasi inexcusable pris sur les crus 2006, ou tout simplement pour revoir avec plaisir les grands films qui ont éblouis nos soirées de l’année passée.
Pour vous donner un aperçu de ce florilège qui rassemble les œuvres des grands auteurs comme celles des nouveaux cinéastes, voici quelques incontournables :


- Volver de Pedro Almodovar, ou comment sublimer la Femme.
- C.R.A.Z.Y. de Jean-Marc Vallée, comédie étonnante et détonante de nos amis québécois.
- La Raison du plus faible de Lucas Belvaux, qui après sa formidable trilogie, se lance dans le thriller social avec brio.
- Little Miss Sunshine, la brillante révélation du cinéma indépendant américain, réalisé par Jonathan Dayton et Valerie Faris.
- Dans Paris de Christophe Honoré, clin d’œil très réussi à la Nouvelle vague !

Et grâce au « Pass » (à découper sur la couverture des éditions de Télérama des 10 et 17 janvier), vous bénéficierez du tarif de 3 euros, valable pour deux personnes.

Pour retrouver la programmation dans votre ville, cliquer ici.

vendredi 12 janvier 2007

JOYEUSES FETES

Parce que les fêtes de Noël ne sont finalement pas si lointaines, et qu'il est doux de garder son regard d'enfant...


Animation de Noël !
envoyé par MikeJ
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REVES D'ENFANT

Petite vidéo découverte il y a peu de temps...


J'ai vomi dans mes corn flakes
envoyé par cirebla
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jeudi 11 janvier 2007

L'INCROYABLE DESTIN DE HAROLD CRICK



L’INCROYABLE DESTIN DE HAROLD CRICK
Réalisé par Marc Forster, avec Will Ferrell, Dustin Hoffman, Emma Thompson, Maggie Gyllenhaal, Queen Latifah.
Sortie : 10 janvier 2007


Harold Crick, agent du fisc, mène une vie austère et morne. Passionné de chiffres, son quotidien est régi par une organisation quasi scientifique, au sein de laquelle tout est minutieusement calculé et programmé : le nombre de passages de sa brosse à dents (76 pour être précise), le temps accordé à nouer sa cravate, le nombre de pas pour rejoindre l’arrêt du bus, celui de 8H17 très exactement. Dans cette vie bien trop rangée, Harold va connaître un bouleversement majeur : la voix d’une narratrice omnisciente commente ses faits et gestes et dévoile ses pensées les plus secrètes… Bref, Harold devient le personnage principal d’une œuvre de fiction.
Or, dans une fiction, il y a deux possibilités : la comédie ou la tragédie. Autrement dit : continuité de la vie ou inexorabilité de la mort. Et il semble qu’Harold fasse partie d’une tragédie et que son auteure ait décidé de le tuer.
Afin de changer le cours inéluctable de sa vie et de sa mort annoncée, Harold cherche de l’aide auprès de l’illustre professeur Hilbert, spécialiste en littérature contemporaine, interprété par Dustin Hoffman, particulièrement en forme.
Dans cette course effrénée contre la fatalité du récit et de la vie, les bonheurs simples vont prendre le pas sur le quotidien insipide, pour nous révéler toute la portée du carpe diem d’Horace.

Aux côtés du héros, interprété par Will Ferrell, l’un des comiques américains les plus populaires, on retrouve toute une série de seconds rôles remarquables :
Emma Thompson campe avec brio le rôle de la célèbre écrivaine en mal d’inspiration, aidée par la robuste et fidèle Queen Latifah, envoyée par la maison d’édition afin d’apporter des solutions à l’auteure névrosée. Le duo tragi-comique formé par les deux femmes est très touchant.
Quant à la charmante Maggie Gyllenhaal, pétillante et pleine de charmes, elle incarne à merveille la chaleur humaine et on aimerait tous que la vie soit aussi douce qu’un cookie sortant du four et préparé par elle, un après-midi de pluie.

Stranger than fiction (le titre en anglais, bien plus intéressant que la version française) apporte une réflexion douce et teintée d’ironie sur les méandres du processus de création et les affres rencontrées par ledit créateur.
Dans une sorte de jeu de miroirs, le spectateur / lecteur assiste à une leçon de dramaturgie, dans laquelle lui sont expliqués avec humour les rouages d’une intrigue, les ficelles du rebondissement, l’importance de la précision dans la caractérisation des personnages. Notons ici un soin tout particulier apporté à l’univers délicieusement atypique de chaque protagoniste : celui de Harold, organisé de manière rigoureuse ; celui de Karen, dénudé et à la blancheur de l’asile psychiatrique ; l’univers littéraire de l’excentrique professeur Hilbert, qui passe tout naturellement son temps à la piscine comme maître nageur, ou encore, celui chaleureux, vivant et savoureux comme un cookie, de la jolie pâtissière Ana.
Mais c’est également une brillante démonstration quasi burlesque sur l’art de la narration et les différentes focalisations à adopter, ainsi qu’un cours sur les possibilités infinies de l’auteur(e) démiurge, qu’on retrouve dans le film.
Et l’on comprend par la même occasion le pacte tacite qui s’instaure entre l’auteur et le lecteur, ou encore le réalisateur et le spectateur, puisqu’on accepte avec plaisir et délectation de se laisser emporter dans ces univers loufoques et de plonger dans cette fiction surréaliste.
Stupéfiant, inclassable, Marc Forster signe ici un film édifiant sur les frontières entre réalité et fiction, un thème qui lui est cher depuis Neverland en 2005, avec Johnny Depp notamment.
Finalement, et si l’illusion… était comique ?

VG

lundi 8 janvier 2007

DVD La cité de dieu



LA CITE DE DIEU
Citade de Deus
Réalisateur : Fernando Meirelles
Acteurs : Leandro Firmino da Hora, Alexandre Rodrigues, Phellipe Haagensen, Douglas Silva, Jonathan Haagensen, Seu Jorge
Durée : 124 minutes
Suppléments : Commentaire audio, Making of, scènes coupées, interview, clip, bande annonce
Date de sortie du DVD : 6 novembre 2003


AVIS ARTSITIQUE (9/10)

Rio de Janeiro. Années 60, 70, 80…trois décennies pour vivre la descente aux Enfers dans une favela : la Cité de Dieu. Entre violence, faim et misère, deux enfants et deux destins. Fusée, un petit gamin noir, pauvre et trop fragile pour devenir hors-la-loi, mais assez malin pour ne pas se contenter d’un travail sous-payé. Il grandit dans cet environnement, mais observe avec son regard d’artiste, tout en rêvant d’être un jour photographe professionnel. Petit Dé, lui, souhaite devenir le plus grand criminel de Rio. Il admire les gangs des plus grands et leur rend différents menus services. L’occasion lui est un jour donnée de tuer…


Voyage au bout de l’Enfer….Bienvenue dans la Cité de Dieu, qui n’a rien de paradisiaque, ni d’onirique. Bienvenue dans ce quotidien fait de violence, de misère humaine, de criminalité, où chaque jour voit son lot de morts, où chaque jour voit naître un nouvel épisode de cette guérilla urbaine. Le drame est omniprésent. À la poudre des armes se mêle l’odeur de sang versé…
Lorsqu’on qualifie ce film de véritable coup de poing, il serait possible d’y voir un subtil maniement de l’euphémisme tant « la Cité de Dieu » bouleverse, prend aux tripes, et vous marque !
Pour son troisième long métrage, Fernando Meirelles s’est en effet attaqué à l’Everest de la littérature brésilienne, Cidade de Deus de Paulo Lins : le récit sur plus de six cents pages d’une favela de Rio de Janeiro, peu à peu gangrenée par les trafics de drogue et la guerre des gangs. Une fois le décor planté, nul n’est besoin de préciser combien les rapports entre habitants de ces quartiers peuvent engendrer une intensité dramatique. D’ailleurs, ces mondes, ces univers ont été des sources d’idées, de nature à nourrir un film : Boyz N the Hood (sur les banlieues de L.A.), La Haine (sur les cités à la périphérie de Paris), 8 Mile (carrière d’un chanteur issu de quartiers oubliés)… De tous, celui-ci en est le plus abouti, le plus réussi, d’un réalisme frappant, d’une force écrasante. D’autant qu’il s’agit d’une histoire vraie, mais le réalisateur s’est abstenu de nous asséner le classique « tirer d’une histoire vraie », pour livrer des images chocs d’une interview du protagoniste à la fin…tout simplement percutant !

Véritable torrent narratif, doublé d’un tourbillon visuel, étourdissant, frénétique, explosif, et surtout parfaitement maîtrisé, « La Cité de Dieu » nous invite donc à partager ces trois histoires, ces destins croisés et contrastés de Petit Dé, Fusée et Béné, éloignés par la dureté de la vie. Certains pourraient s’agacer par la musique omniprésente et les lumières léchées d’un Brésil publicitaire, mais c’est davantage la vitalité, l’inventivité du disciple de Walter Salles qu’il faut saluer ici. Sa mise en scène est une pure merveille de créativité et de dynamisme, son plaisir et sa passion sont réellement perceptibles. Il y a tout au long du film, une véritable tension entre le réalisme dans le traitement du sujet (acteurs non professionnels, tournages dans des lieux réels), et la stylisation du point de vue formel et narratif, avec un travail élaboré à l’extrême sur les cadrages, la lumière, montage polymorphe, arrêts sur image, retours en arrière, alternance de points de vue, voix off, etc.
La profusion des situations, les différentes ramifications et la complexité d’une intrigue inspirée d’un livre plus que foisonnant laissent à penser que le réalisateur allait se perdre en route ! Et pourtant, c’est un véritable tour de force que parvient à accomplir Fernando Meirelles, en insufflant en permanence cette dynamique et cette fluidité au récit. L’emballement frénétique du film, sa gradation dans la violence font penser aux meilleurs Scorsese, comme les Affranchis. D’ailleurs, la comparaison avec Scorsese n’est pas fortuite, car lorsqu’on compare la recherche des deux hommes à montrer le caractère fondateur de la violence dans les villes et le maintien des gangs, force est de constater que les enjeux sont similaires. Mais là où le maître montrait une certaine lourdeur, Fernando Meirelles dévoile une virtuosité par sa fluidité, sa spontanéité, son rythme et son énergie.

A partir de cette matière première foisonnante, le réalisateur se focalise sur les deux personnages de Fusée, le narrateur timide et de Petit Zé, le gangster psychopathe. Le récit se structure autour de leurs destins, et de leur relation toute particulière, entre admiration secrète et haine. Fusée est le témoin, celui qui a survécu à cette dégénérescence et cette montée de violence. Il ne participe pas à cette guérilla urbaine, il conserve un regard distant, lointain, adoptant ainsi une focalisation externe. C’est sa passion pour la photographie qui le sauve, lui permet de conserver ce regard distancié sur ce monde perdu dans un océan de violence. Fusée fixe le temps, le fige et l’immortalise. Mais c’est surtout le personnage de Petit Zé qui représente la grande figure du film. Rarement on aura vu un rôle de « méchant » aussi réussi, convaincant de réalisme, avec un naturel déconcertant. On pense d’ailleurs à Joe Pesci des Affranchis, en figure de prince du mal. Petit Zé sème la mort et la terreur avec plaisir, et dans la première partie du film, lorsqu’on le voit, enfant, tirer sur des innocents, riant à gorge déployée, notre sang se glace. Et pourtant, Meirelles parvient à lui donner une part d’humanité, en livrant une image de garçon timide avec les femmes, comme tous les grands gangsters d’ailleurs, mais aussi dans sa relation d’amitié avec Carotte, et sa détresse vraiment palpable lorsque celui-ci meurt d’une balle perdue dans une discothèque.

Cette fresque magnifique, bouleversante, vous transporte pendant près de deux heures quinze dans un tourbillon de violence et d’émotion, et vous laisse sans nul doute le sentiment d’avoir vu un chef d’œuvre…




INTERACTIVITE (9/10)

Un double DVD, présenté dans un digipack collector superbe, tout simplement époustouflant, qui rend ses lettres de noblesse à l’authenticité du chef d’œuvre de Fernando Meirelles.
Les suppléments sont d’une rare qualité, l’image un régal pour les yeux, et le son divin ! Tout est à voir et à revoir... L’occasion de révéler au plus grand nombre ce film coup de poing, qui n’a pas connu le succès – pourtant largement mérité - à sa sortie cinéma. En un mot, ce voyage vers la Cité de Dieu est INDISPENSABLE !

Inventivité, créativité : voici les mots qui viennent à l’esprit, au regard du grand soin apporté pour nous faire revivre l’aventure qu’a été la Cité de Dieu.
Tous les suppléments sont en effet là pour satisfaire et combler nos attentes et notre curiosité. Loin de l’amas d’archives, ou des interviews conventionnelles et peu instructives, les bonus proposés ont pour objectif de nous placer au cœur même du processus de création et de fabrication de « La Cité de Dieu »…pour notre plus grand plaisir.

Tout d’abord, le Making of (52’37) offre une très grande leçon de cinéma ! Ce bonus constitue en quelque sorte le plat de résistance de ce menu succulent : grâce à un montage faussement chronologique (exactement comme dans le film) il permet de remonter le processus de fabrication et s’articule surtout autour du travail des acteurs. Tout nous est minutieusement restitué, du casting de ces deux cents jeunes issus de favelas, aux ateliers de travail pendant six mois pour parvenir à tirer le meilleur parti de ces acteurs en herbe. Un véritable « Actors studio » brésilien où des scènes d’improvisation leur sont quotidiennement demandées, pour offrir un réalisme et une authenticité hors du commun ! Quatre intervenants-clés, Fernando Meirelles (le réalisateur), Katia Lund (la co-réalisatrice), Guti Fraga (le directeur du casting) et Fatima Toledo (la directrice des répétitions) s’y partagent la parole et reviennent, images à l’appui, sur les méthodes de travail employées. Certaines têtes d’affiches de « La Cité de Dieu » interviennent également pour évoquer leurs expériences respectives, les obstacles rencontrés, comme la violence des scènes (même celles de répétition) et la violence qu’ils devaient puiser en eux (surtout Leandro Firmino da Hora pour son rôle de Petit Zé) ; tous s’accordent aussi à décrire le plaisir qu’ils ont eu et la richesse de cette aventure.
Ce pur moment de plaisir se savoure avec délice !


Deuxième bonus, et pas des moindres : les scènes coupées ! Au nombre de 14, Fernando Meirelles a eu la bonne idée de nous les présenter montées, bruitées, mises en musique et restituées en Dolby Surround. Autre excellente idée, elles suivent le découpage du film et des différentes décennies. Si certaines sont de simples extensions de scènes déjà présentes dans le final cut, la plupart restent inédites, et apportent de nouveaux éléments. Parfois anecdotiques, il est pourtant certaines scènes qui permettent de porter un tout autre regard sur une situation, comme l’attaque du motel : la narration se trouve en effet ici complètement changée, puisque le nouveau montage en split-screen permet de voir Petit Dé pendant que les autres braquent les occupants des chambres, accentuant la montée de la tension. S’il fallait vraiment trouver un tout petit défaut à ce supplément ? Le manque de commentaires audio du réalisateur, qui auraient pu nous éclairer davantage. Mais, bon, avec des si…

L’interview de Paulo Lins (15’01), auteur du roman dont s’inspire le film, se révèle une fois de plus être très instructive. Qu’il est loin l’exercice contraint et conventionnel de l’interview à tendance auto promotion ! Cet entretien poussé, permet d’aller au fond des choses. Truffé d’exemples et de mises en situation, tout y est abordé : de la conception du film, à l’adaptation du livre en scénario, processus sur lequel il a été très actif, à la projection devant l’ancien Président du Brésil et l’actuel, M. Lula. Paulo Lins revient sur la nécessité de s’éloigner de la rigueur documentaliste propre au livre pour livrer un scénario plus « impressionnant » et surtout moins violent. Il conclut en évoquant ses futurs projets de romans et d’écriture pour le cinéma, et on n’y réfléchira pas à deux fois avant de vous inviter à les suivre de très près.

La Révolte à la Cité de Dieu (1’03) est un petit cartoon aux allures de South Park, à l’humour corrosif et cinglant ! Le film n’ayant pas été nominé parmi les meilleurs films étrangers aux Oscars 2003, les gangstas de la Cité de Dieu se demandent pourquoi et ont donc conçu ce film d’animation original et jubilatoire ! A ne manquer sous aucun prétexte, même si on aurait aimé qu’ils aillent encore plus loin !

Le clip constitue l’unique petite déception de ce double DVD exceptionnel. Les images sont belles, le rythme effréné (voire même un peu trop), mais il n’y a guère grand intérêt à voir ces jeunes passer de la musique techno pour rendre compte de l’ambiance des favelas. La chanson du générique de début aurait été bien plus appréciée et appréciable…

Regarder le dernier bonus, autrement dit le Trailer (la bande-annonce), équivaut à un aller simple pour le septième ciel ! Pour ceux qui n’auraient pas encore vu le film, regardez vite cette bande-annonce et courez réparer votre erreur !

Le commentaire audio du réalisateur (Fernando Meirelles), scénariste (Braulio Mantovani) et chef-opérateur (César Charlone) se trouve sur le premier DVD et constitue une pièce majeure dans la compréhension du processus de fabrication de ce très grand film. Ce supplément regorge en effet d’anecdotes en tous genres sur le tournage, les acteurs, les choix scénaristiques, et le contexte social qu’il décrit. On est rapidement frappé par la débrouillardise dont ont dû faire preuve les artisans du film, ainsi que par le soin tout spécifique du point de vue de la photographie et de la mise en scène, qui a permis à « La Cité de Dieu » d’être techniquement parfaitement maîtrisé. Toutefois, pour accéder à ce petit bijou, il faut avoir la patience de visionner une nouvelle fois le film. Mais entre nous, cela en vaut vraiment la chandelle…



IMAGE (10/10)

Difficile de ne pas être trop élogieux lorsqu’il s’agit d’évoquer la qualité de l’image ! c’est tout simplement superbe : chaud, coloré, éclatant, contrasté... Une définition admirable permet en effet de rendre à la perfection la photo du film, riche en filtres. Les tons utilisés pour illustrer les différentes décennies sont irréprochables, et la version DVD offre en plus quelques merveilles dans la retranscription du jeu de lumières, comme au moment de la séance photo sur la plage, avec le visage de Tiago qui disparaît dans l’ombre.
En un mot, un véritable régal pour les yeux… !



SON (9/10)

Lorsque l’audio participe autant à l’ambiance d’un film, on attend forcément beaucoup ! Et une fois de plus, c’est très, très réussi ! La bande-sonore de « La Cité de Dieu » tire en effet complètement partie de son passage en DVD, et les cinq canaux sollicités donnent une précision, une harmonie, et une dynamique admirables, en nuances et contrastes.
Parmi toutes les pistes proposées, la DTS 5.1 VOST est incontestablement celles à choisir pour les puristes, tant elle est de qualité ! Le Dolby Digital 5.1 VOST offre néanmoins quelques belles surprises et rend bien les atmosphères de « La Cité de Dieu », un ton en-dessous ! Pour tous ceux qui supportent difficilement la VO, la version française existe en Dolby Digital 5.1 et Dolby Surround. Si les voix sont un peu étouffées par l’ambiance, c’est surtout le doublage qui affadit considérablement le sens et la puissance évocatrice de ce film !

VG

SCOOP



SCOOP de Woody Allen
Avec Woody Allen, Scarlett Johansson, Hugh Jackman, Ian McShane
Sortie le 1er Novembre 2006


Un excellent cru pour le Woody Allen 2006 ! Après l’inquiétant et machiavélique MATCH POINT, Allen filme pour la seconde fois la ville de Londres, et sa nouvelle égérie, la sublime Scarlett Johansson. SCOOP, titre évocateur, reprend la dernière enquête du défunt et célèbre journaliste d’investigation Joe Strombel, qui va transmettre toutes les informations sur l’affaire du « Tueur au Tarot », à une jeune et jolie étudiante en journalisme, la sensuellissime Sondra Pranski. Cette dernière, accompagnée par un magicien, Splendini, alias Sid Waterman, interprété par Mr Allen lui-même - qu’on retrouve avec délectation à l’écran - va tout mettre en oeuvre pour démasquer le fringuant aristocrate et politicien Peter Lyman (Hugh Jackman). Mais tout se complique lorsque la belle tombe sous le charme du mystérieux Lyman… Vous l’aurez compris, les ingrédients sont ici réunis pour nous divertir et nous tenir en haleine pendant 1h30. Et lorsqu’il s’agit de nous tenir en haleine, Woody est devenu le maître : une pincée de bouffonnerie de MEURTRE MYSTERIEUX A MANHATTAN avec la touche de malveillance de MATCH POINT, SCOOP est au final un pur régal ! C’est la comédie fraîche et sémillante de cette fin d’année…À savourer avec jubilation sans plus attendre !

VG

SHORTBUS



SHORTBUS de John Cameron Mitchell
Avec Paul Dawson, PJ DeBoy, Sook-Yin Lee, Raphael Barker, Jay Brannan…
Sortie le 8 Novembre 2006

Du sexe, du sexe, du sexe ! Un couple homo en mal (mâles) de sensations fortes, une dominatrice en quête identitaire et une sexologue frigide, qui souhaite ardemment découvrir les joies de l’orgasme…voici les personnages principaux de cette tragi-comédie délirante et politiquement très incorrecte ! Tous se croisent au Shortbus, un lieu hors-normes à New-York où politique, art et sexe se mélangent.
Enfin du porno qui ne tombe pas dans le graveleux ni l’obscène ! et pourtant, entre la scène inaugurale de l’auto-fellation, les séquences de « partouzes » géantes à bord du Shortbus, ou la partie de jambes en l’air du trio masculin qui reprend l’hymne américain dans une version des plus originales, il n’en aurait pas fallu plus pour que nos yeux effarouchés s’indignent. Mais John Cameron Mitchell évoque ici le sexe avec tant d’humour et de dérision, de sentiments et de nuances, qu’il est impossible d’y voir un pur motif racoleur, mais bien au contraire une véritable réflexion sur le corps et le cœur, et leurs différents mouvements. Au travers du sexe, SHORTBUS traite également du New-York post 11 septembre, des années Bush, et prône la réconciliation de ses habitants, les échanges intellectuels et une forme de plaisir épicurien. Simplement jouissif.

VG